« On est samedi matin à Rodez. Il est 11h.

Me voilà parti pour 5h de route direction Cognac pour rejoindre les garçons qui sont déjà là-bas depuis la veille avec Philippe et Angèle. La route se passe à merveille. La dernière heure, un peu plus dure, pour ne pas m’endormir j’ai mis en bloucle Zoufris Maracas – Pacifique que j’ai chantée fort tout le long. Ca m’a boosté. Je n’avais qu’une hâte, faire cette compétition avec les gars et mon Philippe. On l’attendait depuis tellement longtemps celle-là.

Pendant des années, on n’a pas que gagné nos compétitions, on en a beaucoup perdues, on en a gagné quelques-unes, quelques qualifs en indiv avec Benji, mais souvent on a été dans le dur. Je crois que c’était le moment de profiter d’une bataille, de ne pas subir mais de gagner point après point et en laisser le moins possible derrière.

J’arrive à Cognac le premier à 16h. Je croise les parents et je fais mes repérages.

Les gars arrivent peu après, j’ai l’impression que je ne les ai pas vus depuis des semaines.

Ils sont beaux et souriants en habit d’été, on se croirait en vacances. Angèle, la super chef de délégation me les a bien soignés. Merci pour toute ton aide avant et pendant Angèle. On est tous détendus. On croise Thomas et l’équipe d’Amblainville qui nous donne tous leurs encouragements après cette belle saison que nous avons un peu passée ensemble. Merci les gars pour tous les échanges et le partage

On se pose devant le gymnase à l’ombre sur la pelouse pour se refaire la feuille de match avec ordre de passage et notes de départ qui nous servira à récolter les points marqués. Je prépare aussi une petite feuille par agrès à donner aux juges pour les ordres de passages. La sono de la GAC est tellement forte que ça a fait son petit effet. Pas besoin de crier les noms aux juges. Et là arrive quelqu’un dans mon dos qui me cache les yeux et m’embrasse. Line, la grande Line qui m’a fait la surprise de venir nous encourager. Je ne savais pas que tu venais, j’ai failli pleurer, tu ne le sais, faut pas faire des choses comme ça Un million de millions de merci à toi qui me soutient tous les jours depuis des années. Avec toi tout est serein et réfléchi.

Puis vient le moment de l’échauffement.

12 équipes sur un praticable, c’était serré.

Nos amis d’Hirson et de Longueau sont là, ils nous encouragent en nous disant que nous sommes favoris. Petite pression amicale mais juste. Bravo à ces 2 équipes que nous avons vu progresser de saison en saison. On fait un petit speech, le pep talk à l’américaine qu’on fait tous maintenant. J’ai trouvé des mots que je ne savais pas en ma possession. Il faisait terriblement chaud mais on était bien. Les gourdes et les bouteilles sont pleines pour le match à la fin de l’échauffement. En salle d’échauffement quelqu’un me dit que les juges des barres parallèles ne jugent pas comme d’habitude la bascule arrivée à l’équerre et les ATR+valse, de même pour le réta bascule aux anneaux.

Puis vient l’entrée sur le plateau. La bataille commence ! Je donne l’ordre de passage aux juges puis je laisse les gars à Philippe pour aller enquêter auprès des juges des BP et des anneaux. En effet aux BP, le juge a inventé une nouvelle règle. Aux anneaux, c’était faux. Je ne vous fais pas tout le match, ce serait trop long. Vous l’avez vu en direct ou en live.

Nous faisons un très bon sol, aux arçons une petite erreur, aux anneaux nous prenons une pénalité pour élément manquant. Au saut, c’était parfait, nous avons même un tsukh tendu pilé parfait de Gauthier.

Aux barres parallèles il a fallu réadapter les mouvements, nous avons peur de prendre une pénalité sur Gauthier mais au final tout y était.

A la barre fixe, une chute.

Tout le long du match, les gars sont restés concentrés et attentifs les uns aux autres. Philippe gardait un œil sur la seule équipe qui nous tenait tête, Franconville.

Moi, je ne voulais pas savoir. Je voulais rester concentré sur ce que nous faisions et rien d’autre, quand je me disperse c’est pas bon.

Le match se termine et rien ne me permet de savoir le résultat, je sais juste que tout du long on a du se battre contre Franconville sur le classement provisoire. Ils étaient galvanisés tout autant que nous.

J’ai apprécié chaque minute, chaque seconde de ce match à fond

Les garçons nous ont régalés, je les ai trouvés murs et déterminés, une attitude modeste, raisonnée et passionnée. Revoir Timéo matcher après des mois de soins : quel bonheur, il était beau.

Philippe et moi calculons notre total. Il est plutôt bon. Mais nous constatons que le jugement de final est plus honnête et tranchant que celui que nous avons en région. Nous avons 5 points de moins au total, comme presque tout le monde. Puis vient l’interminable palmarès aux côtés de Philippe et Jean-Baptiste qui a jugé de 14h30 à 20h30 collé à l’enceinte survoltée de la GAC.

L’annonce du palmarès 12 ans et + commence par les troisième, annoncés à 194 points. Je suis terrorisé à l’idée que nous nous soyons trompés dans notre calcul et d’être quatrième. Puis je me calme et reprend confiance. Deuxième, c’est nous.

Premier ça aurait été génial, mais bon on peut pas pleurer non plus d’être deuxième, je suis satisfait !

Au début de l’année, on nous aurait dit que nous allions faire ce podium, on aurait dit non ! La finale A1 et sur le podium, c’est une victoire pour les gars, il faut la savourer.

En début de saison, il faut se souvenir que JB et Timéo se sont retrouvés sortis très tôt. Il ne restait plus que 3 gars sur 5 et ça ce n’est pas bon, même s’ils sont forts, toutes les fautes faites rentrent au total. Alors qu’à 5 ce sont les 3 meilleures notes qui rentrent.

On peut donc dire un grand merci encore une fois à Romain qui est venu renforcer l’équipe et lui donner une nouvelle personnalité

Deuxième c’est nous. Les gars se lèvent et vont sur le podium tant attendu, ça y est c’est là, c’est le présent, ça se passe devant nos yeux.

Bravo les gars, vous l’avez fait et vous l’avez bien fait

Bravo mon Philou, on n’a pas lâché grand chose, tu étais celui avec qui je devais faire ça, ça devait être écrit quelque part. Plus jeune, je te regardais gagner, ça veut dire beaucoup de faire ça avec toi maintenant.

Et les parents supporters, mon dieu quels parents, qu’est-ce que vous êtes bons. Avant pendant et après, depuis des années, depuis bébé gym pour certains. Votre confiance et votre soutien, c’est énorme.

La troisième mi-temps que vous nous avez donné était à la hauteur de cette journée !

Voilà une belle saison en équipe qui se termine avec les gars et les filles le même jour.

J’ai pris mon pied comme jamais, l’an dernier je croyais avoir vécu ma plus belle saison. Je ne me doutais pas de ce qui m’attendait.

Fier de ce club et de cette équipe EMM. Vive la gym, vive l’Espérance « .